Porsche et Volkswagen fusionnent

Depuis quelques jours de nombreuses rumeurs annoncaient que VW rachèterait Porsche mais c'est par un communiqué commun aussi laconique chez Porsche que chez Volkswagen que toutes les supputations et autres conjectures viennent d'être tuées dans l'œuf. Les actionnaires des 2 constructeurs ont accordé leurs violons sur la forme que va prendre leur rapprochement.



VW et Porsche vont donc fusionner pour former un seul grand groupe comportant 10 marques dans lequel chacune aura son indépendance.

Durant les 4 prochaines semaines, un groupe de travail composé de membre de VW et de Porsche va consulter les syndicats d'ouvriers des 2 compagnies et entrer en contact avec le Land de Basse-Saxe qui détient 20% du groupe de Wolfsburg et qui, grâce à ces parts, empêchait Porsche de prendre le contrôle effectif de VW. Ces consultations devront permettre de jeter les bases de la nouvelle structure qui naîtra de cette fusion.

On commence à jeter le sable sur la hache de guerre et peut être à considérer les tentatives de constitution d'un énorme groupe automobile mondial dirigé par Fiat comme assez dangereuses pour obliger les parties à une alliance.

...Mais tout ne se passe pas aussi bien que prévue !

Le constructeur allemand Volkswagen a affirmé dimanche (17 mai) que les discussions sur une fusion avec Porsche étaient actuellement "suspendues" en raison de l'attitude peu constructive de son interlocuteur qui de son côté a assuré qu'elles se poursuivront "tout-à-fait normalement".

Actuellement "il n'y a pas d'attitude constructive de la part de Porsche", selon un porte-parole de Volkswagen.
"C'est pourquoi, à l'heure actuelle, des discussions ne serviraient à rien" et sont donc "suspendues", a ajouté le porte-parole qui a confirmé l'annulation d'une réunion de travail prévue lundi.

Porsche, pour sa part, a affirmé dans un communiqué dimanche que "les discussions, qui ont démarré la semaine dernière, se poursuivront tout à fait normalement", même si une réunion prévue pour lundi a bien été annulée.

Les deux géants allemands de l'automobile avaient annoncé leur fusion début mai et se sont donnés quatre semaines pour trouver un accord.

Selon le site internet du magazine Der Spiegel, les relations entre les deux groupes se sont détériorées après des propos du président du Conseil d'administration de Volkswagen, Ferdinand Piëch. Ce dernier avait présenté jeudi lors d'un déplacement en Sardaigne ses conditions pour une fusion avec Porsche : VW ne devrait notamment pas avoir à porter les près de 10 milliards de dettes de Porsche.

On le sait, l'un des gros soucis de porsche en ce moment est sa grosse dette.
Mais pour couvrir (un peu plus) celle-ci, Porsche, a confirmé lundi avoir été contraint d'emprunter 700 millions d'euros à sa filiale Volkswagen.

Selon le magazine Der Spiegel de lundi 25 mai, Porsche a dû demander ce crédit à Volkswagen en mars pour éviter une faillite. A cette période, il peinait à obtenir 10 milliards d'euros de crédits auprès des banques, a seulement concédé le porte-parole.
Porsche les a finalement obtenus mais il cherche d'urgence 2,5 milliards supplémentaires. "1,75 milliard manque encore, nous négocions avec plusieurs banques, dont la KfW", a affirmé lundi Porsche.

La banque publique allemande KfW avait refusé de l'accorder dès la semaine dernière, estimant qu'il était encore trop tôt pour décider.

Porsche s'est beaucoup endetté --à hauteur de 9 milliards d'euros-- pour racheter 51% de Volkswagen et il a été contraint de renoncer à prendre le contrôle total du constructeur généraliste, pour négocier une fusion.
Les grands axes du futur groupe devaient être dévoilés début juin. Mais les tensions sont si vives entre les deux groupes que plus aucun calendrier n'est désormais fixé.

Le Qatar serait prêt à aider le constructeur automobile Porsche à prendre le plein contrôle de Volkswagen, assure le magazine allemand Focus à paraître lundi.
L'émir du richissime pays gazier a donné son accord verbal au patron de Porsche Wendelin Wiedeking pour une prise de participation par l'intermédiaire du fonds d'investissement public Qatar Investment Authority (QIA), rapporte le magazine.

L'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, avait récemment indiqué à la presse qu'il souhaitait investir dans l'industrie allemande.
"Nous allons investir avec certitude dans l'industrie automobile allemande", avait-il affirmé en avril à l'hebdomadaire allemand Spiegel, une semaine après l'entrée d'Abou Dhabi au capital du constructeur automobile Daimler.

Porsche s'est lourdement endetté en rachetant 51% de Volkswagen et a dû pour le moment renoncer à en prendre totalement le contrôle. L'arrivée d'un nouvel actionnaire pourrait permettre au constructeur d'automobile de luxe d'accéder à des capitaux frais.
Selon Focus, la QIA pourrait investir soit dans Volkswagen, soit dans Porsche.

Christian Wulff, le chef du gouvernement de l'Etat régional allemand de Basse-Saxe, qui est également actionnaire du constructeur Volkswagen, a affirmé n'avoir aucune objection à voir le Qatar entrer au capital.
"Depuis le début j'ai envisagé une telle solution", a affirmé M. Wulff, cité par Focus.

Entre VW et Porsche, ça ne s'arrange pas, c'est le moins que l'on puisse dire. Les négociations entre Porsche et VW tournent à l'aigre.

Selon certains médias, VW, inquiet de la tournure positive que prennent les discussions entre Porsche et le Qatar, a donné un ultimatum à son homologue de Stuttgart pour qu'il accepte rapidement les conditions de fusion proposées ce week-end sous peine de devoir rembourser les 700 millions d'euros prêtés récemment ! Un chantage appuyé par le refus du gouvernement de prêter 1.75 milliard d'euros à Porsche.

Ce matin c'est Wendelin Wiedeking le patron de Porsche visiblement entré dans une colère tout sauf sourde qui publie un communiqué pour dire qu'il n'acceptait pas qu'on lui donne un ultimatum, rejetant en bloc le projet de fusion de VW.

VW s'est bien évidemment empressé de préciser qu'il n'avait jamais donné d'ultimatum à Porsche.

Bref, on est dans l'impasse et Porsche précise qu'il est en passe de signer l'accord avec le Qatar qui devrait entrer au capital de Porsche (ou celui de VW en rachetant les parts de Porsche) et par la même désendetter le groupe , ce qui permettrait à Wendelin Wiedeking de se sortir des griffes de Ferdinand Piëch qui tente depuis plusieurs mois de retourner la situation et de prendre le contrôle de Porsche.

La guerre familiale entre Ferdinand Piëch et Wolfgang Porsche continue de plus belle.